“Il est important que les recommandations officielles des autorités de santé soient publiées et rappelées dans tous les points de contact utiles pour ces parents”

La Fondation pour l’Enfance, a fait appel au pôle Opinion & Stratégies d’Entreprise pour réaliser une étude sur l’impact du numérique sur les enfants de 0 à 6 ans. Vincent Dennery, directeur de la Fondation pour l’Enfance, revient sur les principaux enseignements de cette étude et les challenges à venir de la marque. 

La Fondation pour l’Enfance s’est intéressée à l’impact du numérique sur les enfants de 0 à 6 ans. Un risque bien identifié par les médecins. Pourquoi avoir ressenti le besoin d’aller à la rencontre des parents ? maintenant ?  

La plupart des études récentes rendent compte des usages numériques familiaux mais aucune n’a évalué les attitudes et niveaux de compréhension du phénomène par les parents. Or, si l’on souhaite les sensibiliser aux conséquences d’un usage inapproprié des écrans, il est important de cerner leur état d’esprit et leur niveau de connaissance du sujet. Cela nous a paru indispensable au sortir de 2 années marquées par l’explosion des pratiques numériques familiales (confinement, télétravail,…).

9 médecins sur 10 font un lien entre les difficultés de développement chez les jeunes enfants et leur usage du numérique (89% ont observé un lien au cours de leur pratique). Une divergence de perception avec les parents qui eux, sous-estiment l’impact de leurs propres utilisation des écrans sur le comportement de leurs enfants (45%). Comment expliquez-vous cette différence ?

L’étude IFOP montre que les parents ont conscience des risques liés à l’usage des écrans par leur enfant, mais ils évaluent mal les risques liés à leur propre usage des écrans sur le développement de l’enfant. Pourtant, les chercheurs montrent que la baisse ou l’appauvrissement des interactions parents-enfants dans la toute petite enfance a un impact développemental certain (langage, gestion des émotions, régulation de l’attention…). Les médecins constatent en fait que les parents ne connaissent pas les “lois” du développement de l’enfant : comment se développe son cerveau, sa sécurité affective et ses premières compétences relationnelles entre 0 et 3 ans, période clé pour certains apprentissages. Nous attirons donc l’attention des pouvoirs publics, responsables de la prévention en santé, sur la nécessité d’expliquer ces enjeux développementaux aux jeunes parents.

L’étude confirme les effets néfastes des écrans sur la santé des enfants. Face à ces constats, quelles seront les actions à mener par La Fondation pour l’Enfance ?

Nous rappelons d’abord que la toxicité ne vient pas des écrans mais des usages inappropriés qui en sont faits au sein de la famille. La régulation du temps global d’écrans (TV, ordi, tablette, smartphone, tablette enfant) doit être assurée en fixant des règles claires : il est donc important que les recommandations officielles des autorités de santé soient publiées et rappelées dans tous les points de contact utiles pour ces parents (documents de santé, crèche, école maternelle, application des 1000 jours). Ensuite, nous allons chercher à associer le monde de l’entreprise, responsable pour partie des usages numériques intenses des parents, à mener des actions à nos côtés : actions de sensibilisation menées par des entreprises présentes sur le marché de la “famille” (restauration par exemple, acteurs numériques,…), ateliers de sensibilisation des parents à l’initiative des directions RH des entreprises.

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