La lente remontée de Sarkozy
Rien n’y fait. Même par temps plus calme, le vaisseau présidentiel reste encalminé au plus bas, comme le constate le nouveau Baromètre Ifop-JDD : +1 de satisfaits, qui s’ajoutent certes au +1 du mois dernier et –1 de mécontents, ce qui veut dire encore 70% des personnes interrogées mécontentes.
Avec 30% seulement de satisfaits, Sarkozy obtient le quatrième plus mauvais score de son histoire. Il est minoritaire dans toutes les catégories, sauf chez les sympathisants UMP, où il compte quand même 25% de mécontents. Ses plus faibles scores viennent des employés (21% seulement de satisfaits), des salariés du service public (21% aussi) et des ouvriers (23%); ses moins mauvais scores viennent des 65 ans et plus (46% de satisfaits), des 18-34 ans (33 %) et des commerçants et artisans (29%).
Dans le discours spontané des personnes interrogées par l’Ifop, on trouve quelques traces, timides, de la nouvelle stratégie présidentielle : “Il est plus discret au niveau médiatique.” Plus discret, moins “autoritaire” (“il faisait un peu shérif”), faisant “moins de déclarations intempestives”, moins exaspérant (“on l’entend moins, donc il m’agace moins”), ce Sarkozy nouveau serait de ce fait “plus attentif à l’opinion publique”. Le problème, c’est que ce mini-succès de la nouvelle communication présidentielle ne dépasse guère le cercle des prédisposés à l’entendre.
Avec 50% de satisfaits (+1) et 48 % de mécontents (–2), le Premier ministre présente exactement la même évolution que son Président mais avec toujours 20 points de plus. Quantitativement, la chute semble bien être enrayée. Qualitativement, on pressent sur quels fondements pourrait se construire, si le Président écoute ses conseillers, une remontée limitée de sa popularité. Mais on ne discerne pas les éléments qui pourraient inverser le rejet social grandissant dont il fait l’objet depuis bientôt deux ans.
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