Alors que près de 70% des Français ne souhaitent pas un duel Macron – Le Pen au second tour de la prochaine élection présidentielle (cf. un précédent sondage), force est de constater que ces deux candidats s’imposent toujours comme les deux principaux dans toutes les hypothèses de premier tour testées dans le cadre du sondage Ifop-Fiducial pour Le Journal du Dimanche et Sud Radio.
Ainsi, Marine Le Pen (avec 25 à 27% des intentions de vote) et Emmanuel Macron (24 à 28%) émergent en tête au premier tour, devant Xavier Bertrand. Celui-ci, crédité de 16 à 20% des suffrages selon les hypothèses, semble ainsi bénéficier d’un effet « déclaration de candidature » (par rapport à une précédente mesure en mars). Ses challengers à droite sont aujourd’hui à la peine, avec 11% en cas de candidature de Valérie Pécresse, 7% pour Laurent Wauquiez et 6% pour Bruno Retailleau.
A gauche, division ou pas, les candidats pris ensemble ne pèsent qu’autour de 30% des suffrages exprimés. Parmi eux, Jean-Luc Mélenchon oscille autour de la barre des 10%, devant Anne Hidalgo (7%) et Yannick Jadot (6%, contre 2% pour Eric Piolle si celui-ci prenait sa place de candidat). Le leader de La France insoumise devancerait aussi, avec 12 à 13,5% des intentions de vote, une candidature unitaire PS-PC-EELV, qu’elle soit portée par Anne Hidalgo ou Yannick Jadot (9 à 10%).
Au second tour, dans l’hypothèse aujourd’hui la plus plausible au regard des intentions de vote mesurées au premier tour, Emmanuel Macron l’emporterait avec 54% des suffrages face à Marine Le Pen (46%). Cet écart est toutefois moindre que celui-ci observé dans l’hypothèse d’un duel Bertrand – Le Pen (59% contre 41%), le président de la région Hauts-de-France apparaissant aujourd’hui moins « dissuasif » que le chef de l’Etat aux yeux de l’électorat de gauche. Dans l’hypothèse de leur présence au second tour face à Marine Le Pen, les candidats de gauche ne semblent pas actuellement en mesure de l’emporter : Anne Hidalgo ferait jeu égal avec la candidate du Rassemblement national (50%), Yannick Jadot étant donné battu (47%), de même que Jean-Luc Mélenchon. Crédité de seulement 40% des suffrages en cas d’accession au second tour, celui-ci pâtit d’un effet « repoussoir » massif chez les électeurs Macron (71% s’abstiendraient) et Bertrand (51%), mais aussi important chez ceux d’Anne Hidalgo (54%).