Premier sondage d’intentions de vote présidentielles réalisé après l’attentat ayant frappé Charlie Hebdo, la prise d’otages de la Porte de Vincennes et les marches du 11 janvier, l’enquête exclusive de l’Ifop pour Marianne apporte des enseignements entre ruptures et continuité sur le rapport de force électoral à un peu plus de deux ans de l’élection présidentielle.
Eléments de continuité majeure avec les enquêtes menées à l’automne 2014, ce sondage confirme le leadership de Marine Le Pen après le succès du Front National au dernier scrutin européen.
Avec des intentions de vote au premier tour situées entre 29 et 31% selon les différentes configurations, Marine Le Pen apparait systématiquement en situation de se qualifier pour le second tour devançant aussi bien les candidats du Parti socialiste ou de l’UMP testés. Phénomène déjà observé, la Présidente du Front National, parallèlement à son socle électoral très fidélisé, continue de capter une part non négligeable (entre 13 et 16%) d’électeurs de Nicolas Sarkozy de la dernière élection présidentielle. En revanche, Marine Le Pen est systématiquement battue au second tour, quelle que soit la configuration testée.
A l’inverse, à travers cette enquête émergent des éléments de rupture.
D’une part, François Hollande connaît une spectaculaire progression des intentions de vote en sa faveur avec un socle de 21% (+7 points par rapport à la fin octobre). Le chef de l’Etat salué dans l’opinion pour sa bonne gestion de la séquence des attentats et bénéficiant du climat d’union nationale, talonne les candidats de l’UMP. Ces derniers obtenant 23% reculent en effet nettement par rapport à la précédente mesure de l’Ifop : -3 pour Nicolas Sarkozy, -5 pour Alain Juppé. François Hollande reste toutefois en-deçà de son score présidentiel du 22 avril 2012 et ne recueille le soutien que de 68% de ses électeurs du premier tour de 2012 (+18 toutefois par rapport à octobre dernier). Battu dans toutes les configurations de second tour face à un candidat de l’UMP, il devance toutefois nettement Marine Le Pen avec 55% d’intentions de vote (début septembre 2014, dans une enquête Ifop pour Le Figaro, la Présidente du Front National recueillait au second tour 54% d’intentions de vote).
D’autre part, ce sondage confirme le petit « état de grâce » que connaît le Premier ministre. Avec 23% des intentions de vote au premier tour, Manuel Valls bénéficie d’un socle présidentiel supérieur de 2 points à celui de François Hollande, ce qui lui permet de faire jeu égal avec Nicolas Sarkozy et de devancer d’un point Alain Juppé.
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