Pour les élections départementales de dimanche prochain, l’abstention s’annonce particulièrement élevée (autour de 57% selon les dernières enquêtes de l’Ifop). Ce fait politique interpelle à tel point que la proposition de rendre le vote obligatoire vient de refaire surface ces derniers jours. Mais combattre l’abstention nécessite que l’on s’attaque d’abord à ses causes qui apparaissent multiples et de nature différente selon l’enquête Ifop réalisée pour Sud-Ouest Dimanche.
Trois grands types d’arguments sont principalement avancés par les électeurs qui ne comptent pas se rendre aux urnes pour le premier tour. Le premier est un argument qu’on pourrait qualifier d’utilitariste ou de désabusé. 38% des abstentionnistes potentiels expliquent leur choix par le fait que « ces élections ne changeront rien à leur situation ». On mesure à l’aune de ces chiffres l’ampleur de la crise du politique qui ne parvient plus ou pas assez à se traduire de façon concrète dans la vie des citoyens, ces derniers s’en détournant alors. C’est particulièrement le cas parmi les ouvriers (53% contre 32% parmi les professions libérales et les cadres supérieurs) et parmi les électeurs de Marine Le Pen à la présidentielle et qui s’abstiendraient au premier tour des départementales : 54% contre 27% parmi les abstentionnistes potentiels ayant voté Nicolas Sarkozy à la présidentielle.
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