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L’impact du Service Civique sur la citoyenneté

Le Service Civique existe depuis 2010 et vise à encourager la participation citoyenne des jeunes et à favoriser la cohésion nationale et la mixité sociale. Le dispositif permet à des jeunes de 16 à 25 ans de s’engager pour une durée de 6 à 12 mois dans une mission d’intérêt général.

L’association Unis-Cité – partenaire de l’Etat et des collectivités dans le déploiement du dispositif – a souhaité pouvoir évaluer l’impact du Service Civique sur la citoyenneté et l’engagement de ses participants.

Pour se faire, une étude quantitative inédite a été conçue en partenariat avec l’IFOP. Cette enquête a été réalisée auprès d’un échantillon de taille conséquente de jeunes en Service Civique ou ayant effectués un Service Civique par le passé (1729 répondants). L’IFOP a enregistré un taux de participation particulièrement élevé au regard des standards observés pour les enquêtes réalisées auprès de jeunes. Loin d’être anecdotique, cette plus forte participation des jeunes ayant effectués un Service Civique constitue un indice d’une propension plus importante à s’engager.

Ces derniers ont été interrogés à travers un questionnaire complet visant à aborder l’impact sur la citoyenneté à travers différentes dimensions : capacité à exprimer des opinions, à s’engager dans différentes causes, à comprendre le fonctionnement des institutions… ou tout simplement à voter. Afin d’objectiver l’impact du Service Civique, les réponses des jeunes ont été souvent comparées à celles mesurées par l’IFOP auprès de l’ensemble des 18-30 ans dans d’autres enquêtes. Dernier point, une attention toute particulière a été portée à l’évaluation de l’impact du dispositif sur les jeunes les moins diplômés (avec un diplôme inférieur au Bac) et ceux habitant dans les quartiers prioritaires de la ville. Les résultats ont donc été systématiquement analysés en fonction du niveau de diplôme et de l’habitat dans un quartier prioritaire de la ville.

 

Les jeunes ayant effectués un Service Civique : des jeunes optimistes et confiants de leur place dans la société

 

Trop souvent, la jeunesse française est perçue comme étant pessimiste à l’égard de son avenir. Les résultats des enquêtes de l’IFOP viennent fortement nuancer ce constat avec des niveaux d’optimisme qui s’établissent la plupart du temps entre 60% et 70% pour les 18-30 ans. Les jeunes ayant effectués un Service Civique n’y dérogent pas et se déclarent eux-aussi assez largement optimistes (69%). Soulignons que si en population générale, les jeunes les moins diplômés sont les moins optimistes, on observe un effet inverse parmi les jeunes ayant effectués un Service Civique. 75% des infrabacs se déclarent optimistes (65% pour les diplômés du supérieur) contre 67% des infrabacs en population générale.

Signe d’une ouverture aux autres permise par le Service Civique, ils sont aussi un peu plus nombreux à estimer qu’on peut faire confiance à la plupart des gens (33% contre 27% des 18-30 ans).

Enfin, ils se déclarent très largement satisfaits de la place qu’ils occupent dans la société (70%), soit une proportion légèrement supérieure à celle mesurée auprès de l’ensemble des jeunes (61% à 66% selon les enquêtes). Là encore, l’écart est particulièrement marqué entre les moins diplômés ayant effectués un Service Civique et les moins diplômés en population générale (68% contre 50%).

 

Un intérêt accru pour les questions de société à l’issue du Service Civique

 

Quels sont les bénéfices et effets ressentis par les jeunes suite au Service Civique ? Deux tiers d’entre-eux indiquent s’intéresser davantage aux questions de société (66% dont 21% « oui, tout à fait »). Corollaire à cet intérêt accru, ils sont aussi plus d’un sur deux à s’exprimer plus facilement sur ces sujets (57%).

L’impact du Service Civique sur la meilleure compréhension de la vie politique et des institutions est un peu moins marqué. Si un jeune sur deux indique mieux comprendre la vie politique française par rapport au début de son Service Civique (51%), ils sont seulement 44% à avoir l’impression de mieux savoir comment fonctionnent les institutions. Si ce résultat peut sembler modeste, il est toutefois plus marqué chez certains publics. Il en va ainsi notamment des jeunes peu diplômés ou encore de ceux qui habitent au sein des quartiers prioritaires de la ville. 55% des jeunes infrabac expliquent ainsi mieux comprendre les institutions depuis le début de leur Service Civique, soit une proportion supérieure de 17 points à celle mesurée chez les diplômés de l’enseignement supérieur.

 

Les jeunes ayant effectués un Service Civique sont plus intéressés par la politique et enclins à voter

 

Les résultats de l’étude montrent que les jeunes ayant effectués un Service Civique sont significativement plus nombreux à s’intéresser à la politique : 47% d’entre-eux se déclarent « beaucoup » ou « assez » intéressés, soit une proportion supérieure de 11 points à celle mesurée dans la population des 18-30 ans (36%).

Cet intérêt pour la politique s’accompagne d’une propension plus marquée à se rendre aux urnes. Ainsi, 4 ans avant la prochaine élection présidentielle, ils sont déjà 47% à se déclarer certains d’aller voter (en attribuant une note de 10), soit une proportion bien supérieure à celle mesurée dans une enquête de l’IFOP auprès de 18-30 ans, un an avant l’échéance électorale de 2022 (34%).

L’analyse des données ne permet pas de dire précisément si ce tropisme politique préexistait au Service Civique ou s’il est une conséquence de l’expérience vécue. Il est probable qu’une partie des jeunes se sont engagés dans une mission de Service Civique car ils étaient déjà intéressés par la politique, mais il est aussi possible que l’expérience du Service Civique contribue à renforcer l’engagement électoral.

Les données de l’étude laissent toutefois à penser que le Service Civique peut jouer un rôle de catalyseur pour une partie des jeunes. Ils sont ainsi, un quart, à déclarer avoir davantage envie d’aller voter depuis leur Service Civique (23%). Un effet d’autant plus fort pour les jeunes plus éloignés de la politique. Ainsi, 26% de ceux peu diplômés et 29% des habitants des quartiers prioritaires de la ville indiquent avoir plus envie d’aller voter depuis la participation au dispositif.

Relevons enfin que les jeunes s’accordent quasi-unanimement pour dire que voter est important en démocratie (91%) et 20% d’entre-eux indiquent que le Service Civique a changé leur opinion sur le sujet. Là encore, les infrabac (31%) et les jeunes des quartiers prioritaires (30%) se distinguent significativement des plus diplômés (18%). On peut dès lors, faire l’hypothèse que l’impact du dispositif sur l’engagement électoral est majoré chez ces jeunes, traditionnellement plus éloignés des urnes.

 

 

Le Service Civique, une expérience transformatrice pour les jeunes les moins diplômés 

 

Les données de l’enquête montrent que les effets du dispositif sur l’engagement citoyen perdurent – pour une partie importante des jeunes – au-delà du programme. L’engagement associatif est assez logiquement la forme la plus privilégiée (78%).

Mais le souhait de s’engager prend également d’autres formes pour une part importante des jeunes : signer une pétition (62%), participer à la vie publique sous une autre forme (56%), participer à une manifestation (42%) ou à une concertation publique (31%). Le désir de s’engager au sein d’un Parti Politique est en revanche plus minoritaire (12%).

Finalement, c’est 44% des sondés qui indiquent être plus engagés depuis le Service Civique. Là encore, l’effet du dispositif est majoré chez les moins diplômés (51%) et les habitants des quartiers prioritaires de la ville (53%).

 

Le Service Civique se traduit par un sentiment renforcé d’appartenance à la communauté nationale

 

De façon subjective, les jeunes témoignent d’une appartenance renforcée à la communauté nationale. Ainsi 36% des sondés affirment que leur sentiment d’appartenance était fort avant le Service Civique et 46% après. Si ce gain peut sembler modeste, il est en revanche intéressant de l’analyser en fonction du niveau de diplôme. Les résultats obtenus auprès des jeunes les moins diplômés montrent une évolution de 31% à 50% avant et après la participation au dispositif, soit une augmentation de 19 points. A l’inverse, les diplômés du supérieur partent de plus « haut » (41%), mais progressent moins (46%). Dès lors, on peut faire l’hypothèse que le dispositif « joue à plein » sur ces publics moins insérés. Il est frappant de voir par ailleurs que les jeunes les moins diplômés ayant effectués un Service Civique sont plus nombreux à se déclarer fiers d’être Français (74% contre 62% des diplômés du supérieur). Ce résultat est d’autant plus frappant qu’un effet inverse s’observe en population générale. La fierté d’être Français atteint son acmé parmi les diplômés du supérieur (75%) et est moins répandue parmi les moins diplômés (59%). Là encore, pareil écart observé entre les publics infrabacs des deux échantillons laisse penser que le Service Civique a un effet majoré chez ces derniers, également en ce qui concerne la fierté d’appartenance à la nation.

 

 

 

Le point de vue de François Legrand, Directeur d’études à l’IFOP

 

Optimistes, satisfaits de leur place dans la société… Les jeunes ayant effectués un Service Civique sont aussi beaucoup plus intéressés par la politique et enclins à se rendre aux urnes que l’ensemble des 18-30 ans. L’étude ne permet pas d’affirmer avec certitude que cet écart s’explique par la participation au dispositif mais il est probable que le Service Civique contribue au moins en partie à favoriser la participation politique et citoyenne. C’est d’autant plus vrai, pour les jeunes plus éloignés de la vie politique et sociale. Ainsi, l’analyse des données de l’étude montre un effet majoré du Service Civique sur les jeunes peu diplômés ou habitant dans des quartiers prioritaires de la ville tant en ce qui concerne l’engagement citoyen que pour le sentiment d’appartenance à la communauté nationale. Si le Service Civique ne saurait donc constituer une réponse unique aux difficultés d’une partie de la jeunesse française, les données de cette enquête montrent qu’il apparait comme une expérience transformatrice pour une partie des jeunes, notamment les moins diplômés.     

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Présentation

Méthodologie de recueil

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1729 jeunes ayant réalisés un Service Civique. 11% des jeunes de l’échantillon sont actuellement en Service Civique et 89% ont effectué un Service Civique par le passé. 19% des jeunes ont un diplôme infrabac (331 répondants) et 12% habitent dans un quartier prioritaire de la ville (200 répondants).
Les répondants ont été invités à répondre à l’enquête par le biais d’un mailing (63% des interviews réalisées). En parallèle, le lien de participation à l’enquête a été diffusé par Unis-Cité via ses canaux de communication (37% des interviews réalisées).
Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 12 juillet au 16 aout 2023.

Votre interlocuteur

François Legrand Directeur d’études - Opinion & Stratégies d'Entreprises

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Méthodologie de recueil

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1729 jeunes ayant réalisés un Service Civique. 11% des jeunes de l’échantillon sont actuellement en Service Civique et 89% ont effectué un Service Civique par le passé. 19% des jeunes ont un diplôme infrabac (331 répondants) et 12% habitent dans un quartier prioritaire de la ville (200 répondants).
Les répondants ont été invités à répondre à l’enquête par le biais d’un mailing (63% des interviews réalisées). En parallèle, le lien de participation à l’enquête a été diffusé par Unis-Cité via ses canaux de communication (37% des interviews réalisées).
Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 12 juillet au 16 aout 2023.

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