Lâché par la gauche.
En baisse partout, François Hollande perd surtout des soutiens au PS, chez ses alliés écolos et du Front de gauche.
Le président de la République est à nouveau au plus bas, égalisant son triste record de novembre 2013 : 20% seulement de satisfaits (- 2) pour 79% de mécontents (+2), et même 40% de très mécontents.
Politiquement, la situation est particulièrement difficile puisque les trois quarts des sympathisants du Front de gauche (75% exactement) se disent mécontents, et qu’il en va de même des deux tiers des sympathisants Europe-Écologie-Les Verts (69%). Au PS, on s’approche progressivement de la moitié (44% de mécontents).
C’est d’ailleurs de la gauche que provient pour l’essentiel cette rechute : – 1 de satisfaction au Front de gauche, qui s’ajoute aux – 7 du mois dernier ; – 7 chez les écologistes ; – 5 au PS. On trouve les plus sévères chez les commerçants, artisans et chefs d’entreprise (11% seulement, – 3), chez les ouvriers (17%) et chez les salariés du privé (18%).
Un mécontentement social
Le Premier ministre, un peu moins atteint que son président (26% de satisfaits contre 20%), doit cette petite marge d’indulgence aux 10 points de plus qu’il recueille au Front de gauche, 11 points de plus chez les écolos, et 10 points de plus au FN. Fondamentalement, les raisons de mécontentement restent les mêmes : prioritairement sociales (aggravées dans certains secteurs par les craintes sociétales ou les réactions aux péripéties conjugales). Mais, surtout, l’opinion ne voit rien venir. « J’ai l’impression qu’on n’avance pas », dit un jeune employé auquel fait écho un jeune cadre : « II n’y a pas de résultats ressentis au quotidien. » Jamais sous la Ve République un président et son gouvernement n’ont abordé des élections locales aussi difficilement. On voit mal comment ce mécontentement record ne se traduirait pas en mars par une participation différentielle plus mobilisatrice à droite, plus démobilisée dans sa mouvance socialiste. La seule chance de la gauche gouvernementale, c’est l’abondance des prétendants au bénéfice du vote sanction : droite parlementaire, Front national, Front de gauche.
Commentaire par Jean-Luc Parodi, Directeur de Recherche à la Fondation Nationale des Sciences Politiques, Consultant Ifop.
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